Encore une défaite. Bon, ça aurait pu être pire. Il aurait pu gagner. Mais il avait failli mourir. Dommage que ce ne fut pas le cas. Gekou avait toujours été pessimiste et rien n'aurait pu changer cet état de fait. Peut-être que c'était pour cela qu'il s'était mis à croire. Peut-être, oui. Quoi qu’il en soit, il n’en était plus là et les lumières de l’hôpital frappèrent ses yeux fatigués, si bien qu’il dût les refermer et les rouvrir petit à petit pour ne pas être aveuglé. Une infirmière vérifiait les quelques blessures sur son corps et commença à soigner les ecchymoses qui parcouraient son torse. Le plus gros de ses blessures avaient été guéries puis refermées mais certains détails subsistaient encore et prenaient leur temps pour se consumer.

« Alors, ça va mieux ? Nous sommes à l'hôpital de Suna, vous n'avez plus rien à craindre.»

Le professeur tourna la tête vers la droite et découvrit un homme devant lui, plus jeune de quelques années visiblement, mais qui se tenait avec la même droiture que n’importe quel haut gradé. Il semblait déterminé, vif mais responsable et plutôt correct, ce qui était devenu assez rare de nos jours. Ce dernier devait être l’homme qui avait sauvé Gekou et celui-ci prit conscience de la rareté du personnage. Tout en s’asseyant dans le lit dans lequel il avait été placé, il dit à l’homme :

« Je suis désolé de vous avoir posé problème. J’espère que mon sauvetage ne vous a aucunement dérangé et je vous remercie d’avoir veillé sur moi… Je veux dire, vous êtes bien mon sauveur ? Haha, excusez-moi, ça fait un petit peu gamin ce que je dis là mais il me semble que vous ne me devez rien alors je ne comprends pas ce qui vous a poussé à m’aider. »

Nanakatsu s’arrêta de parler puis hocha la tête et la reposa sur le grand oreiller. Il était fatigué. Et rien que ça, c’était pour lui une raison suffisante pour s’arrêter deux minutes. Même pour un grand garçon comme lui…