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OSNI - Objet Stagnant Non Identifié... [pv Elio-onii-chan]Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Yuzuyu KizuharuYuzuyu Kizuharu
MessageSujet: OSNI - Objet Stagnant Non Identifié... [pv Elio-onii-chan]   OSNI - Objet Stagnant Non Identifié...   [pv Elio-onii-chan] EmptySam 19 Sep - 23:12
Un petit garçon court, au loin. Derrière lui, une petite fillette, qui ne doit pas avoir plus de cinq ans, tente de suivre ce "fugitif" qui ne répond pas à ses nombreux appels. "Attends moi !" ; "Reste là !!". Mais il ne reste pas. A présent, ils courent sur un lac gelé. La petite entend rire le garçon, pour qui cette course n'est qu'un jeu parmi tant d'autres, et accélère le pas. Ses petites jambes ne lui permettent pas d'aller vite sur ce lieu qu'elle n'a pas encore apprivoisé. Ses petites oreilles n'entendent pas le craquement de la glace, glace qui fond à cause de l'arrivée imminente du printemps. Sa jambe droite perce un coin de la glace trop fragile pour soutenir ses petits kilos et s'enfonce dans l'eau pure et sombre ; le froid de l'eau lui mord le mollet, comme si des milliers et des milliers de lames lui transperçaient la peau, tout en même temps. Elle crie, elle se débat, elle appelle à l'aide. Le petit garçon se retourne, et elle sent qu'il la regarde, de cet air inquiet qu'elle connait si bien. En moins d'une minute, il est là, à côté d'elle, en train d'essayer de la sortir de ce merdier dans lequel elle s'est fourrée. Son visage est extrêmement pâle pour quelqu'un qui a couru quelques minutes ; la petite en déduit qu'il a peur. Au bout de quelques instants de peines et de claquement de dents, la jambe est enfin au sec. Il retire son manteau et enroule la jambe et le pied de la petite dedans afin qu'elle se réchauffe. Ensuite, il la prend dans ses bras, histoire de la ramener sans soucis à la maison

"Il faudrait que je t'apprenne à nager, au cas où tu tomberais en entière dans le lac gelé, la prochaine fois..."


Yuzuyu se réveilla en sursaut. Son premier regard se porta sur le plafond. Triste et vide ce plafonnier, mais en même temps, ce n'est qu'un plafond. A moins d'avoir plusieurs clous, on peut difficilement installer des cadres sur un plafond alors qu'on le fait si facilement sur un mur... Yuzuyu ajouta quelque chose dans sa liste intérieure pour les courses du mardi : acheter des clous. Et des cadres. Et prendre des photos, accessoirement. Encore faut-il qu'elle ait un appareil photo. Elle se redressa, oubliant cette idée farfelue d'habiller son plafond aussi vite que l'idée était arrivée, et contempla cette fois les murs dont le papier peint avait été arraché depuis bien longtemps. Sa sinistre tanière était composée de trois pièces : la cuisine et salle à manger, la salle de bain/toilette et sa chambre à coucher. Trois pièces encombrées par le strict nécessaire, dénudées du moindre effet personnel. Aucune photo de famille, aucun portrait, aucun dessin, aucune lampe un peu farfelue, rien. Les murs sont en ciment gris et froid sur lesquels ses mains parfois se blessent lorsqu'elles rencontrent par erreur cette amas de pierre. Le sol est lui aussi en ciment, mais c'est un ciment moins rapeux, sur lequel il est plus dur de se blesser. Bref. Cette sombre maison n'était en fait que le pâle reflet de ce coeur désormais déserté de tout sentiment positif. Enfin, s'il y en a, elle fait exprès de ne pas les voir.

Ce n'est qu'une fois sous la douche qu'elle s'autorisa enfin à penser à cet étrange rêve pas si étrange que ça en fait. Souvent la nuit elle rêvait de son ancienne vie, de quand elle était petite et insouciante. Le matin, au réveil, elle pensait qu'elle devrait écrire un livre. Peut être qu'il le trouverait dans une librairie, le lirait et se rendrait compte qu'il s'agissait en réalité de sa soeur. Le titre du roman, lui, était tout décidé : "Je m'appelle Yuzuyu Kizuharu. Je suis morte il y a 10 ans". Drôle de titre, mais c'est ce qu'elle pensait être le mieux pour interpeller celui qu'elle voulait retrouver.

Souvent, comme à chaque fois après ses rêves, il lui prenait l'irrésistible envie d'aller voir le lieu dont elle avait rêvé. Mais souvent, ce n'était pas possible. Soit parce que ce lieu était trop loin, soit parce qu'ils n'existaient pas, ou plus. Mais aujourd'hui, c'était possible. C'est pourquoi, sans trop savoir ce qui la poussait là, elle enfila ses chaussures, et courut jusqu'au lac de Kiri. Aujourd'hui, il n'était pas gelé, mais qu'importe. Même arrivée au bord, elle continua de courir, comme si elle cherchait à reconstituer ce rêve. Ce qui devait arriver arriva. Elle rentra dans quelqu'un, faisant tomber la personne à l'eau. Bien joué.

Faussement affolée-désolée-paniquée, elle s'approcha du bord, là où le jeune homme devait remonter à la surface. L'eau était profonde et sûrement assez froide. Elle attendit quelques instants, sans pour autant plonger à sa suite (s'il voulait remonter et qu'elle lui atterrissait dessus?). Il réapparut et elle osa pousser un soupir de soulagement. Elle lui tendit la main et plongea, par réflexe, son regard neutre et indifférent dans celui de la personne qu'elle avait heurtée

"Désolée."


Elio Den'kouElio Den'kou
MessageSujet: Re: OSNI - Objet Stagnant Non Identifié... [pv Elio-onii-chan]   OSNI - Objet Stagnant Non Identifié...   [pv Elio-onii-chan] EmptyDim 20 Sep - 0:20
Le soleil dardait ses rayons ardent sur le lac en contrebas. La chaleur aurait été insoutenable sans le faible mais omniprésent brouillard qui habitait les terres de Kiri. La lumière vive se reflettait à la surface de l'eau comme sur un miroir et se perdaient au fond des yeux d'un jeune garçon que le temps et la vie avaient oublié.


Elio avait froid. Il ne frissonnait pas. Ne tremblait pas. Mais il sentait en lui le besoin de quelques degrès supplémentaires, comme si il était en plein hiver. Il tira les pans de sa cape devant lui, cherchant comme il pouvait à se réchauffer. Ses pupilles fixaient le disque brillant, à demi protégées par ses paupières presque closes par l'éblouissement. Il ne voyait rien. N'entendait plus que le bruit de l'eau, loin derrière lui. Quelques animaux dans les environs. Un poisson, trente mètres plus loin, à droite, qui exécutait un bond hors de l'eau. Un mulot qui contournait l'une de ses sandales pour aller s'abreuver. Mais c'était comme si il n'était plus concerné. Il était... loin.
Le vent s'accentua, transformant la bise en rafales violentes et courtes. Le tissu noir s'échappa de l'une de ses mains, suivant en partie le mouvement du vent. Il n'esquissa pas un geste pour le récupérer, perdu dans ses propres pensés. Tout aussi perdu qu'il était, il n'entendit pas non plus l'étrange animal approcher. Ou, si il l'entendit, il ne se senti pas menacé par cette présence non anodine. Pourtant, il aurait dû...



Il ouvrit les yeux, par réflexe, se demandant pourquoi il les avait fermé. Lorsque ceux-ci se plaignirent au contact de l'eau glacial, il compris enfin qu'il n'était plus sur le bord, mais au fond de l'immensité qu'il contemplait quelques instants plus tôt. Il nagea, remarquant alors seulement qu'il commençait un peu à manquer d'air. Il n'avait pas inspiré. C'était sans nul doute la fraîcheur du lac qui l'avait réveillé. Ce n'était pas très aggréable, mais les moyens radicaux sont souvent les plus efficace.
Il perca la surface après quelques secondes qui lui parurent une éternité, comme si le temps s'allongeait dans le monde du silence. Il posa une main à plat sur la surface de l'eau en y concentrant son chakra et remonta sur le bord, ignorant la main tendue et la jeune femme à qui elle appartenait. Elle l'avait sans doute poussé. Cela expliquerait son "désolé". Mais elle ne semblait pas gênée pour autant. Il se contenta de lui adresser un regard vide et murmura un vague "c'est rien" en se redressant. Il la sonda un peu plus précisément. Mais futilement. Elle ne semblait rien vouloir lui laisser deviner. Ceci dit, il n'en avait pas la moindre envie.

- Faudrait penser à garder les yeux ouverts quand même. Tout le monde n'est pas aussi peu regardant. Tu pourrais t'attirer des ennuis...

Il tourna la tête vers le lac comme si elle n'était jamais venu. Mélancolique, il ne parvenait pas à quitter ce paysage enchanteur et triste des yeux, même si ce dernier le rendait malheureux. Sur son visage de pierre, pas un sourire ni une larme ne se montrait. C'était le vide. Complet.
 

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